Les diagnostics un critère déterminant
Les diagnostics à réaliser avant de vendre son bien immobilier sont toujours plus nombreux. Petit tour d'horizon sur le sujet avec Olivier Héaulme, directeur technique de DIAGAMTER, à Toulouse.
Pensez-vous que les diagnostics soient un critère déterminant dans le choix d'un bien immobilier ?
Effectivement, les retours dont nous disposons nous montrent l'intérêt des diagnostics pour choisir, ou non, un bien immobilier. Le DPE (Diagnostic de Performance Energétique) devient prépondérant pour sélectionner un logement. La protection de l'environnement est devenue un critère d'achat pour beaucoup de particuliers et pas uniquement dans le cadre d'un projet immobilier. Le diagnostic amiante est également devenu déterminant, principalement d'ailleurs pour écarter certains biens et ce pour deux raisons : soit pour des raisons financières liées au coût des travaux de désamiantage, soit pour des raisons sanitaires (la crainte d'être malade).
Quels sont les éléments d'un diagnostic qui peuvent être rédhibitoires pour un acquéreur potentiel ?
La présence d'amiante peut être rédhibitoire si les acquéreurs sont une famille avec de jeunes enfants. C'est aussi le cas pour les biens dont l'étiquette DPE est « D » ou « G » (correspond à un bien énergivore), à la fois pour des raisons écologiques, mais aussi économiques, compte tenu du coût énergétique du logement. Nous pouvons également mettre en avant le diagnostic électricité qui, sans être totalement rédhibitoire, peut entraîner une négociation sur la prise en charge de la rénovation de l'installation électrique. Enfin, dans certaines régions, la présence de mérules (Bretagne, Normandie…) ou de termites (Sud-Ouest de la France…) peut pousser les candidats acquéreurs à renoncer à l'achat d'un bien ciblé.
Depuis juillet dernier, il est obligatoire de réaliser un repérage amiante avant travaux. Est-ce une bonne chose ?
C'est effectivement une avancée. Jusqu'à présent, la prise en compte de la présence d'amiante lors de travaux était souvent négligée, principalement par un particulier. Il faut rappeler que le diagnostic réalisé lors de la vente d'un bien ne prend en compte que les matériaux amiantés « apparents ». Ainsi, les colles de faïences d'une salle de bain ou d'une cuisine, les revêtements de type « linoléum » et bien d'autres ne sont pas intégrés dans ce type de repérage, contrairement à ceux obligatoires avant les travaux. Il faut toujours avoir en tête que l'amiante est un poison présent dans près d'un bâtiment sur deux ! Le repérage amiante avant travaux a pour objectif de protéger de l'amiante au final tout intervenant lors de travaux. À noter d'ailleurs que cette obligation était antérieure à juillet dernier. Le texte réglementaire dernièrement paru ne fait que confirmer cette obligation et surtout renforcer le contenu de ce repérage.
Comment choisir son diagnostiqueur ? Existe-t-il des labels qualité ?
Il existe deux obligations fondamentales pour un diagnostiqueur : être certifié et être assuré. Il est fondamental de s'en assurer avant d'en sélectionner un. D'autres critères peuvent être pris en compte pour sélectionner un cabinet de diagnostics : l'antériorité de la structure, ses capacités à se former en continu, le bon étalonnage de ses appareils de mesure, etc. Être diagnostiqueur demande de multiples compétences difficilement atteignables pour des structures isolées. Choisir une marque nationale est garant, en général, de la qualité des prestations réalisées.