La mérule sous surveillance avec l'état parasitaire
Un champignon qui s'attaque aux maisons. Pour Olivier Héaulme, expert immobilier (Diagamter), la mérule réclame une bonne prévention pour aboutir à son éradication.
Qu'est-ce qui caractérise la présence de mérule ?
Olivier Héaulme : La mérule peut être confondue avec d'autres champignons, mais ce qui caractérise sa présence se traduit par de la "pourriture cubique". Cela s'apparente à de petits cubes, qui finissent par strier les poutres perpendiculairement. Ces entailles de 3 à 7 cm vont fragiliser le bois. S'il n'est pas toujours aisé d'identifier la mérule à l'œil, des tests en laboratoire permettent de le vérifier. Dans tous les cas, le mycélium du champignon a l'aspect d'un voile gris, comme une toile d'araignée qui s'étend sur le bois ou le béton (bras du champignon). Sa couleur brun rouille et sa petite bordure blanche périphérique la distinguent nettement des autres champignons. La mérule profite des endroits mal ventilés pour se développer, et si le taux d'humidité du bois (mesuré avec un humidimètre) se situe entre 25 et 50 %, cela favorise son développement.
Peut-on aisément repérer la mérule ?
O H : C'est un vrai fléau en Bretagne et en Normandie, plutôt dans les résidences secondaires. Lors d'une visite, les négociateurs peuvent voir les champignons, mais ils ne pourront pas suspecter les signes précurseurs sans humidimètre. Même si la maison ne comportait aucune trace de mérule auparavant, mais que la vente dure plusieurs mois, elle profite de cet environnement humide et confiné pour s'installer. Il faut se fier à l'état parasitaire pour la détecter.
Quels dommages risque-t-elle d'entraîner ?
O H : On trouve la mérule partout en France, mais surtout dans les régions humides. Le taux d'humidité favorable à son développement concerne des régions comme la Bretagne, les Pays de la Loire, la Normandie. Étant donné la profondeur des cubes, cela revient à cisailler le bois et par conséquent cela le fragilise. Les dommages engendrés à l'intérieur du bâtiment peuvent avoir de graves conséquences sur la solidité de sa structure au niveau des poutres porteuses et de la charpente. Car les champignons attaquent le bois en profondeur, ce qui crée un vrai danger pour le bien. Il y a d'autres champignons dans les maisons, comme la pourriture blanche, mais ses conséquences s'avèrent moins dramatiques.
Comment faut-il prévenir et traiter ce champignon ?
O H : Pour prévenir son installation, il faut ventiler les pièces et assécher les murs au maximum… et éviter de construire en bois dans les régions à risques. La VMC reste le rempart idéal contre la mérule. On trouve souvent ce champignon dans les résidences secondaires fermées durant l'hiver, et dans les maisons mal ventilées, non équipées de VMC. Pour le détruire, il faut appliquer un traitement à base de fongicides anti-champignons. Il en existe sous forme de lasure, qui constitue une couche de protection sur le bois. Ainsi, le champignon ne peut plus pomper l'humidité du bois. Mais les lasures ne sont garanties que 5 ou 10 ans. Le traitement doit être renouvelé, sachant qu'il faut aussi ventiler le bien régulièrement.
Quelles sont les conséquences au niveau de l'avant-contrat ?
O H : Depuis la loi ALUR, les départements doivent publier des arrêtés préfectoraux précisant les communes touchées ou présentant des risques. L'état parasitaire permet en outre d'effectuer la recherche de mérule. Si dans certaines régions, comme dans l'Est de la France, ce diagnostic ne revêt pas un caractère obligatoire, le négociateur peut demander un état parasitaire. Ce qui permettra de compléter le dossier de diagnostics techniques et de produire toutes les informations utiles au bon déroulement de la vente
Propos recueillis le 07/03/16
Olivier Héaulme : La mérule peut être confondue avec d'autres champignons, mais ce qui caractérise sa présence se traduit par de la "pourriture cubique". Cela s'apparente à de petits cubes, qui finissent par strier les poutres perpendiculairement. Ces entailles de 3 à 7 cm vont fragiliser le bois. S'il n'est pas toujours aisé d'identifier la mérule à l'œil, des tests en laboratoire permettent de le vérifier. Dans tous les cas, le mycélium du champignon a l'aspect d'un voile gris, comme une toile d'araignée qui s'étend sur le bois ou le béton (bras du champignon). Sa couleur brun rouille et sa petite bordure blanche périphérique la distinguent nettement des autres champignons. La mérule profite des endroits mal ventilés pour se développer, et si le taux d'humidité du bois (mesuré avec un humidimètre) se situe entre 25 et 50 %, cela favorise son développement.
Peut-on aisément repérer la mérule ?
O H : C'est un vrai fléau en Bretagne et en Normandie, plutôt dans les résidences secondaires. Lors d'une visite, les négociateurs peuvent voir les champignons, mais ils ne pourront pas suspecter les signes précurseurs sans humidimètre. Même si la maison ne comportait aucune trace de mérule auparavant, mais que la vente dure plusieurs mois, elle profite de cet environnement humide et confiné pour s'installer. Il faut se fier à l'état parasitaire pour la détecter.
Quels dommages risque-t-elle d'entraîner ?
O H : On trouve la mérule partout en France, mais surtout dans les régions humides. Le taux d'humidité favorable à son développement concerne des régions comme la Bretagne, les Pays de la Loire, la Normandie. Étant donné la profondeur des cubes, cela revient à cisailler le bois et par conséquent cela le fragilise. Les dommages engendrés à l'intérieur du bâtiment peuvent avoir de graves conséquences sur la solidité de sa structure au niveau des poutres porteuses et de la charpente. Car les champignons attaquent le bois en profondeur, ce qui crée un vrai danger pour le bien. Il y a d'autres champignons dans les maisons, comme la pourriture blanche, mais ses conséquences s'avèrent moins dramatiques.
Comment faut-il prévenir et traiter ce champignon ?
O H : Pour prévenir son installation, il faut ventiler les pièces et assécher les murs au maximum… et éviter de construire en bois dans les régions à risques. La VMC reste le rempart idéal contre la mérule. On trouve souvent ce champignon dans les résidences secondaires fermées durant l'hiver, et dans les maisons mal ventilées, non équipées de VMC. Pour le détruire, il faut appliquer un traitement à base de fongicides anti-champignons. Il en existe sous forme de lasure, qui constitue une couche de protection sur le bois. Ainsi, le champignon ne peut plus pomper l'humidité du bois. Mais les lasures ne sont garanties que 5 ou 10 ans. Le traitement doit être renouvelé, sachant qu'il faut aussi ventiler le bien régulièrement.
Quelles sont les conséquences au niveau de l'avant-contrat ?
O H : Depuis la loi ALUR, les départements doivent publier des arrêtés préfectoraux précisant les communes touchées ou présentant des risques. L'état parasitaire permet en outre d'effectuer la recherche de mérule. Si dans certaines régions, comme dans l'Est de la France, ce diagnostic ne revêt pas un caractère obligatoire, le négociateur peut demander un état parasitaire. Ce qui permettra de compléter le dossier de diagnostics techniques et de produire toutes les informations utiles au bon déroulement de la vente
Propos recueillis le 07/03/16